Ginkgo Biloba – Arbre Aux Quarante écus

Le Ginkgo Biloba, qui porte le nom évocateur d’Arbre aux quarante écus, est un arbre majestueux qui resplendit en automne, paré d’un jaune éclatant, ses feuille en forme d’éventail formant en tombant à son pied comme un tapis d’or. Unique représentant d’une famille aujourd’hui disparue, monarque rescapé des forêts andédiluviennes chinoises, il ne doit sa survie qu’à la fascination qu’exerce sur l’Homme son étrange beauté, ainsi qu’à son incroyable résistance aux agresseurs de tout poil. Faites entrer cet arbre de légende dans votre jardin, s’il est assez vaste pour l’accueillir, car il demande de la place pour donner sa pleine mesure. 

Le Ginkgo biloba est le seul représentant actuellement vivant de la famille des ginkgoacées, une famille très ancienne apparue il y a environ 300 millions d’années, encore plus primitive que les conifères auxquels il est actuellement rattaché. Cet arbre aux mille écus vit depuis des milliers d’années dans les Monts Tianmushan dans le sud-est de la Chine.  Il fut réimplanté en Europe, à Utrecht aux Pays-Bas, au XVIIIe siècle et arriva en France au jardin botanique de Montpellier en 1778. Le Ginkgo peut atteindre jusqu’à 30m de hauteur. Erigé et colonnaire dans sa jeunesse, son port prend avec l’âge de l’ampleur, et il peut s’étaler jusqu’à plus de 9m de diamètre. Sa longévité est remarquable, elle lui permet de dépasser l’âge vénérable de 1000 ans.  Son feuillage caduc est composé de feuilles plates en forme d’éventail, mesurant 4 à 12 cm de largeur. Elle sont souples et portées par un long pétiole. Leur couleur est un vert vif au printemps et en été, avant de prendre cette somptueuse couleur jaune d’or que l’on remarque à l’automne.

Il y a des ginkgo mâles et des ginkgo femelles, que l’on différencie lorsqu’ils sont en âge de fleurir, vers 25 ans.  Les « fleurs » mâles sont groupées en bouquets mesurant de 3 à 8 cm de long, ce sont en fait des sacs de pollen. Les « fleurs » femelles sont quant à elles solitaires, de la taille et de la couleur des mirabelles; il s’agit d’ovules nus. Un ovule fécondé par le pollen d’un ginkgo mâle germera immédiatement, généralement au pied du plant maternel.  Avant l’automne, l’ovule est lisse et attirant mais toxique, notamment la partie charnue qui recèle une molécule  à l’origine de l’odeur nauséabonde qu’il prendra lorsqu’il commence à se rider. C’est un arbuste très rustique. Il est également très résistant, ce qui lui a permis de survivre à tous les cataclysmes que la Terre a connus. Il fut l’un des rares à avoir survécu à la bombe qui dévasta Hiroshima en 1945!

De nos jours, Ginkgo Biloba est devenu le bel arbre ornemental, que l’on retrouve du Jardin du Luxembourg au palais de l’Elysée, un peu partout en Ile de France. Magnifique spécimen à exposer en isolé dans un grand jardin, l’arbre aux quarante écus se passe de compagnons, auxquels il ferait de l’ombre au sens figuré plus encore qu’au sens propre. Un érable du Japon au feuillage rouge et facile à vivre, comme l’Acer palmatum, pourrait être installé à ses côtés, le contraste entre les formes et couleurs des feuillages pouvant créer un petit évènement au jardin en fin de saison. Peut-être aussi un sophora du Japon pour son allure de bonzaï géant.

Propriétés:

Le ginkgo est présent dans la médecine traditionnelle chinoise depuis l’antiquité. Le feuillage est aujourd’hui utilisé en occident pour réduire les symptômes de la maladie d’Alzheimer. 

La « graine », en réalité l’oeuf de ginkgo entre dans la composition du chawanmushi, plat traditionnel japonais. Comparables aux pistaches, elles constituent une nourriture consommée en Chine, notamment à l’occasion des mariages.

Les cellules du ginkgo biloba hébergent une micro-algue endosymbiotique. Ce type de symbiose, entre une microalgue et une plante supérieure, est absolument unique dans le règne végétal. 

La feuille de ginkgo est le symbole de la ville de Tokyo, au Japon, illustrant la croissance, la prospérité, le charme et la tranquillité de cette cité.

A l’origine de légendes asiatiques fondatrices, le Gingko biloba s’invite dans la le mythe des sept sages et de la forêt de bambou, celui du Phénix de Cinabre qui se consume et renaît  dans sa ramure, ou celui des cinq dragons et de la Licorne.